Chaque année, plusieurs millions d’oiseaux, principalement de l’Eurasie et de l’Afrique du Nord, mais aussi de l’Amérique du Nord (arctique canadien) et du Groenland, migrent vers le sud, empruntent la voie de migration de l’Atlantique Est (« East Atlantic Flyway »). Elle traverse 75 pays et trois écozones (néarctique, paléarctique et afrotropicale). Le Maroc, abritant plus de 500 espèces d’oiseaux résidents et migrateurs, est stratégiquement situé au milieu de cette voie de migration.
Au cours de leur long périple, les oiseaux doivent faire face à des conditions météorologiques difficiles, à des prédateurs affamés et à de nombreux autres défis. Cependant, les oiseaux migrateurs doivent également faire face à des menaces supplémentaires dues aux développements industriels et agricoles relativement récents.
Abatage illégal des oiseaux (IKB)
Au Maroc, la majorité des zones humides clés pour les oiseaux migrateurs sont des réserves de chasse où tout prélèvement d’animaux est inadmissible par la loi. Malgré ceci, certains individus malicieuse insiste à enfreindre la loi et abattre les oiseaux dans les réserves de chasse, même les protégés d’entre eux. Le ramassage des œufs par les habitants locaux, une pratique assez commune au Maroc, elle aussi peut affecter à long terme les nicheurs parmi les oiseaux migrateurs.
La capture et le commerce des oiseaux sauvages ont des conséquences néfastes sur les populations aviaires, qu’elles soient résidentes ou migratrices.
Agriculture contre la nature
Depuis l’intensification et l’industrialisation du secteur agricole, les populations d’oiseaux ne font que décroître. En raison de son impact, l’agriculture est considérée comme la plus grande menace pour les oiseaux. Parmi les pratiques agricoles les plus dévastateurs envers les oiseaux, on peut citer notamment l’usage intensif des pesticides qui non seulement empoisonnent les sources eaux, mais provoquent des privations de nourriture puisque les insectes représentent une ressource importante pour différentes espèces d’oiseaux.
L’expansion des terrains agricoles au profit des habitats naturels est un autre aspect dévastateur de l’agriculture pour les oiseaux migrateurs, surtout quand ces habitats servent de zones de reproduction, d’hivernage ou d’escale des oiseaux.
Développement humain et perte d’habitat
Avec l’augmentation de la population marocaine, parallèlement à l’exode rural et à l’urbanisation, de plus en plus de personnes vivent en ville. Lorsqu’on parle des villes, il est inévitable de mentionner l’expansion urbaine. Afin de répondre à la demande d’habitation, de nouvelles villes sont construites et les villes plus anciennes s’agrandissent à la seconde près. Tout cela se fait au détriment de toutes sortes d’habitats naturels. Parallèlement à la perte d’habitat, qui peut avoir des effets irréversibles sur les oiseaux migrateurs, de nombreuses structures humaines peuvent avoir un impact dévastateur sur ces voyageurs, telles que la pollution, la collision, l’étranglement ou les blessures et l’électrocution.
Changement climatique
La tournure récente des événements crée un monde méconnaissable pour les oiseaux. En raison du changement climatique, la température mondiale augmente, les irrégularités climatiques deviennent plus courantes et les habitats changent plus rapidement que l’adaptabilité de nombreux animaux. Tout cela rend la synchronisation de la migration une tâche très difficile pour les oiseaux. Ainsi, les oiseaux migrants plus tôt à cause de l’augmentation de la température, peuvent arriver avant que les différentes ressources ne soient prêtes. De plus, les sécheresses, la végétation changeante et les températures très extrêmes ont un impact sérieux sur la reproduction et le cycle de vie des oiseaux.