هذا العام، قامت مجموعة البحث من أجل حماية الطيور بالمغرب (GREPOM/BirdLife Maroc) بالتعاون مع الوكالة الوطنية للمياه والغابات (ANEF) بمسح ميداني في جبال الأطلس المتوسط بالمغرب لدراسة الرخمة المصرية المهدد بالانقراض. وكشفت الدراسة الميدانية عن وجود ما لا يقل عن 10 أزواج في المنطقة المدروسة. كما تم تدريب باحثين جدد على تقنيات مراقبة الجوارح التي تعشش على الصخور. وتشكل هذه التطورات الإيجابية تقدما مهما نحو الحفاظ على هذا النوع في المغرب.
This year, GREPOM/BirdLife Morocco, in collaboration with the National Agency for Water and Forests (ANEF), carried out field surveys in the Middle Atlas Mountains to study the endangered Egyptian vulture. The surveys revealed the presence of at least 10 breeding pairs in the studied area. Also, new personnel were trained in monitoring techniques of rock-dwelling raptors. These positive developments are important progress towards the conservation of this species in Morocco. Read the full article in English on the website of MaghrebOrnitho.
Contexte et historique
Le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus) est classé comme « En danger » à l’échelle mondiale. Au Maroc, il a connu un déclin sévère, particulièrement dans la seconde moitié du 20e siècle.
Au début du 21e siècle, certains auteurs craignaient que l’espèce ne soit sur le point de disparaître en tant qu’espèce reproductrice au Maroc. Cependant, des observations occasionnelles pendant la saison de reproduction ont ravivé l’espoir au sein de la communauté ornithologique marocaine que l’espèce subsiste encore dans le pays.
En 2014, une étude de terrain a été menée dans les montagnes du Moyen Atlas pour étudier l’habitat de l’espèce et potentiellement découvrir de nouveaux territoires du Vautour percnoptère. Cette expédition a permis la découverte de deux territoires occupés et d’un dortoir communal, le premier du genre connu en Afrique du Nord-Ouest, accueillant 40 vautours d’âges variés. Ces découvertes, publiées dans la revue Ostrich (Amezian & El Khamlichi, 2016), ont été significatives pour plusieurs raisons. Bien que peu de nids aient été localisés, le dortoir communal suggérait la présence d’une population potentiellement plus grande dans la région environnante. Compte tenu du statut de conservation défavorable de l’espèce, la population découverte dans cette région revêtait une importance nationale et régionale cruciale.
Il est important de rappeler qu’à cette époque, alors que les chercheurs tiraient la sonnette d’alarme sur la crise mondiale des vautours, le Maroc était déjà confronté à sa propre crise des vautours depuis des décennies. Trois des cinq espèces de vautours nicheurs du Maroc avaient déjà disparu : le Vautour moine (Aegypius monachus), le Vautour oricou (Torgos tracheliotos) et le Vautour fauve (Gyps fulvus).
Étude de 2024
En 2024, avec le soutien d’une subvention de “The Mohamed bin Zayed Species Conservation Fund”, une étude approfondie a été menée afin de recueillir de nouvelles données et d’établir les bases nécessaires pour initier la conservation de l’espèce.
L’étude a été menée en mai et juin par GREPOM/BirdLife Maroc en collaboration avec l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF). Quatre participants ont pris part aux expéditions de terrain : Mohamed Amezian, Mohamed Radi et Abdelhakim Benhamza de GREPOM et Mohamed Noaman de Département des Parcs Nationaux et des Aires Protégées à l’ANEF.
Les principaux objectifs de l’étude de cette année sont le suivi de la zone de reproduction connue de l’espèce, d’explorer une zone non étudiée au sud, de former de nouveaux chercheurs aux techniques de suivi et de recueillir des données sur les menaces et les opportunités potentielles pour l’espèce.
Les résultats sont très prometteurs. L’étude a révélé la présence d’au moins 10 couples nicheurs dans la zone étudiée. L’étude a également identifié certains facteurs limitants pour la survie et la croissance à long terme de cette population.
L’une des réalisations de l’étude de cette année a été la formation de deux personnes aux techniques de suivi des rapaces rupicoles : un membre de GREPOM (A. Benhamza) et le représentant de l’ANEF. Cette collaboration s’est avérée particulièrement fructueuse lorsque, un mois après avoir participé à nos études de terrain, M. Noaman a découvert un nouveau territoire de Percnoptère dans une région où la nidification de l’espèce n’avait pas été documentée depuis des décennies. Cette découverte a non seulement élargi l’aire de répartition connue de l’espèce au Maroc, mais a également démontré l’impact immédiat de nos efforts de formation et l’échange d’information pendant le travail de terrain.
Un autre résultat très encourageant de cette recherche et collaboration est la proposition, basée sur nos données, d’inclure l’habitat principal du Vautour percnoptère dans le système des aires protégées du Maroc. Cette proposition souligne la reconnaissance croissante de l’importance de la conservation de l’espèce au niveau national, et met en évidence le rôle crucial de nos recherches de terrain dans l’élaboration des stratégies nationales de conservation.
Remerciements
Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude au “The Mohamed bin Zayed Species Conservation Fund” pour leur généreux soutien financier, qui a rendu possible l’étude de cette année. Leur engagement envers la conservation des espèces a été inestimable pour notre travail.
Nous sommes également reconnaissants à l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) pour leur collaboration. Un merci tout particulier à M. Noaman dont le dévouement pour la conservation des espèces est exemplaire.
Nous adressons nos remerciements aussi aux bénévoles du GREPOM qui ont consacré leur temps et leur énergie aux études de terrain de cette année. Enfin, nous n’oublions pas ceux qui ont soutenu et aidé nos efforts précédents.