Recensement partiel de la Grande Outarde au Maroc, mars 2024

Un mâle de Grande Outarde en parade (photo : Abdeljebbar Qninba)

Un recensement partiel de la Grande Outarde (Otis tarda) au Maroc a été effectué les 3 et 4 mars 2024 par une équipe d’observateurs composée de Mohamed Noaman (Agence Nationale des Eaux et Forêts, ANEF), Abdeljebbar Qninba (Institut Scientifique de Rabat) et Mohamed Amezian (GREPOM/BirdLife Maroc).

L’objectif de la mission était double : revisiter un site où l’espèce a été observée l’année dernière (après presque deux décennies sans observations), et recenser l’espèce dans l’un des leks les plus importants du pays (Un lek est une zone où les mâles se rassemblent pour faire la parade nuptiale et d’accouplement).

Le premier site, visité le 3 mars, est situé à l’extrémité sud de l’aire de répartition de la Grande Outarde au Maroc. Avant l’observation de deux femelles durant le recensement complet de 2023 (Alonso et al. 2023), la dernière fois que l’espèce (un seul individu) avait été observée sur le site remontait à 2005 (Alonso et al. 2005). Depuis lors, l’espèce n’a pas été observée dans ce site ni lors de recensement de 2015 (Alonso et al. 2016) ni en 2019 et en 2020. Malheureusement, nous n’avons pas eu autant de chance que l’année dernière et aucun individu n’a été observé durant cette mission. En l’absence, actuellement, de zone de lek dans ce site, la détection de l’espèce devient très difficile.

Le deuxième site situé plus au nord, visité le 4 mars, est l’une des plus importantes zones de leks de l’espèce au Maroc. Dans ce site, nous avons réalisé de très bonnes observations (des mâles en parade et des femelles) qui ont complété et confirmé les données obtenues lors du recensement de l’année dernière.

La population s’est stabilisée, mais toujours en danger

Avec une population petite et isolée, la Grande Outarde du Maroc est en danger critique d’extinction. La taille maximale de la population de l’espèce au Maroc était estimée à près de 100 oiseaux au tournant du 21ᵉ siècle. Cependant, les effectifs ont diminué par la suite pour atteindre moins de 50 oiseaux en 2015 (Alonso et al. 2016). Depuis, la population a légèrement augmenté pour se stabiliser autour de 70 oiseaux estimés en 2023 (Alonso et al. 2023).

Références :

Alonso, J.C., Palacín, C., Martín, C.A., Mouati, N., Arhzaf, Z.L. & Azizi, D. 2005. The Great Bustard Otis tarda in Morocco: a re-evaluation of its status based on recent survey results. Ardeola 52: 79-90.

Alonso, J.C., Palacín, C., Onrubia, A., Aboulouafae, R., Amezian, M., El Idrissi Essougrati, A., El Khamlichi, R. & Noaman, M., 2016. Alarming decline and range reduction of the highly threatened Great Bustard Otis tarda in Morocco. Ostrich 87: 277-280.

Alonso, J.C., Palacín, C., Onrubia, A., Alazouer, Z., Noaman, M., Lakhdar, M., Amezian, M. Chergui El Hemiani, B., Clavero, H., Sakka, Y. & Cherkaoui, S.I. 2023. Results of the great bustard (Otis tarda) census in Morocco, March 2023. Unpublished report.

Un mâle de Grande Outarde en parade (photo : Abdeljebbar Qninba)
Un mâle de Grande Outarde en parade (photo : Abdeljebbar Qninba)

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