Les quatre tourterelles du Maroc – يمامات المغرب الأربعة 

يتناول هذا المقال الأنواع المختلفة من اليمام الموجودة في المغرب وتوسع بعضها على مدى العقود الأخيرة

ينتمي اليمام إلى عائلة الحماميات التي تضم كل من الحمائم واليمام. عمومًا، الحمائم أكبر حجمًا في حين تكون اليمام أصغر حجمًا

في المغرب، كان اليمام القمري، الذي يعتبر نوعاً أصلياً، النوع الوحيد المعروف حتى قبل بضعة عقود. ولكن خلال الثلاثين سنة الماضية، ظهرت نوعان جديدان: اليمامة الضاحكة (أو فاختة النخيل) واليمامة المطوقة (أو الفاختة الأوراسية).

اليمامة الضاحكة، وهي من أصل إفريقي، احتلت المغرب بشكل رئيسي من الجنوب الشرقي (الجزائر) وربما أيضًا من الجنوب (موريتانيا). بينما انتشرت اليمامة المطوقة، وهي من أصل آسيوي، في المغرب من الشمال وتوسعت في المناطق الحضرية قبل أن تستعمر المناطق القروية

يمكن أن يكون التفريق بين الأنواع صعبًا، ولكن اليمامة المطوقة أكبر حجمًا وأفتح لونًا، مع نصف قلادة سوداء واضحة على الرقبة. اليمامة الضاحكة هي الأصغر حجمًا ولها قلادة من علامات داكنة على الرقبة. يتميز اليمام القمري بمظهر متقشر واضح على الأجنحة ولون داكن حول العيون

منذ عام 2016، بدأ نوع آخر من اليمام في التكاثر في منطقة أوسرد وهو اليمام طويل الذنب (أو اليمام المقنع) على الرغم من أنها لا تزال نادرة جدًا في باقي مناطق المغرب

على عكس الاعتقاد الشائع، خاصة بين بعض القناصين، لم تقم السلطات بإدخال اليمامة الضاحكة واليمامة المطوقة عن قصد في الطبيعة. توسعهما، كما رأينا هنا، هو نتيجة لتوسع طبيعي في نطاق انتشارهما. و يبدو أيضا أن هذين النوعين لهما تأثير ضئيل أو منعدم على اليمام القمري، لأن كل نوع يحتل مثوى بيئي مختلف

في الختام، تشمل الحمامات في المغرب اليمام القمري واليمامة الضاحكة واليمامة المطوقة وحديثًا اليمام طويل الذنب. ظهور هذه الأنواع وانتشارها في المغرب على مر السنين يظهر تطور التنوع الحيوي للطيور في بلادنا. وتقع على عاتقنا جميعًا – القناصون، مراقبو الطيور، السلطات المعنية والناس العاديون – مسؤولية الحفاظ على هذا التنوع في الطيور للأجيال الحالية والمستقبلية

Les quatre tourterelles du Maroc

Les tourterelles forment, avec les pigeons et les colombes, la famille des Colombidae. D’ailleurs, ces trois groupes d’oiseaux sont souvent confondus entre eux par les non-initiés. De manière assez simple, la différence entre ces noms vernaculaires dépend de la variation de la taille de ces oiseaux, les pigeons étant plus grandes, alors que les tourterelles sont plus petites. En outre, l’appellation « colombe » regroupent aussi des espèces de l’Amérique du Nord et l’Amérique Latine.

Bien qu’aujourd’hui, on peut trouver trois espèces de tourterelles très répandues au Maroc (Tourterelle des bois, Tourterelle Turque, et Tourterelle maillée), nos ancêtres (aussi récents que nos parents et grands-parents) n’ont certainement connu qu’une seule : la Tourterelle des bois. Comment-alors, dans moins d’une trentaine d’années, on s’est retrouvé avec deux nouvelles espèces ?

Tourterelle des bois (Streptopelia turtur)

La Tourterelle des bois, qui est représentée au Maroc par la sous-espèce S. turtur arenicola, est une espèce autochtone de l’Afrique du Nord. Elle habite la compagne cultivée parsemée de bosquet, les bois, les palmeraies et des oasis. Elle se nourrit principalement dans les champs. Au Maroc en particulier, sa période de reproduction s’étale sur près de 4 mois, depuis la fin d’avril jusqu’à la fin de juillet. Les mâles et les femelles sont pratiquement identiques, les jeunes par contre, sont plus ternes et brunes à l’aspect écailleux moins prononcé.

Tourterelle maillée (Spilopelia senegalensis)

La Tourterelle maillée quant à elle est une espèce relativement nouvelle pour l’avifaune marocaine. La première observation de la Tourterelle maillée au Maroc remonte au printemps 1930 à Marrakech. Cependant, elle n’a été observée à nouveau qu’en 1976 au Sud-Est Saharien. Ceci pousse à supposer que la présence de l’espèce en 1930 s’agit d’un cas particulier isolé, tandis que l’année 1976 marque bien le début de la colonisation de cette espèce de notre pays. Depuis la fin des années 1970, et jusqu’à la fin des années 1980, les observations de la Tourterelle maillée se multiplient petit à petit dans diverses régions du pays : 1976 à Dadès-Draa, 1979 à Tafilalt, 1982 à Haouz-Jbilet et à Souss et 1987 à Saïs.

Depuis la fin de l’année 1980, l’espèce est régulièrement observée dans plusieurs des régions citées alors que la colonisation continue vers les régions Nord-Ouest du Maroc. Jusqu’ici, la présence de l’espèce semble assez sporadique, mais à partir de 1995 et surtout depuis les années 2000, elle parvient à étendre son aire de répartition vers le Haut Atlas Occidentale, les plaines et plateaux Centre-Atlantiques et la majorité du Maroc Orientale. En 2008, la Tourterelle maillée est arrivée à la Moyenne Atlas, et en 2013 l’espèce a finalement arrivée dans la région de Tangérois à Tétouan.

Jusqu’à présent, nous ignorons encore la raison de cette colonisation, mais en regardant le schéma d’expansion de l’espèce, nous savons avec certitude que la plupart de ces oiseaux sont venus d’Algérie et de la Mauritanie. La Tourterelle maillée semble préférer les palmeraies, les oasis et les zones rurales agricoles, et c’est seulement qu’après plusieurs années après les premières observations qu’elle commence à fréquenter les zones urbaines.

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto)

La Tourterelle turque, par contre, semble avoir colonisée les villes et les zones urbaines bien avant le milieu rural. C’est la tourterelle la plus facile à identifier parmi les trois cités jusqu’ici dans cet article. C’est la plus grande et la plus pâle, elle a le dessus beige et le dessous gris clair. Elle possède un demi-collier noire, parfois souligné de blanc, sur sa nuque et pendant la période nuptiale, la tête, le cou et le corps se teintent légèrement de rose.

Vers les années 1900, cette espèce originaire d’Asie s’étendait depuis l’Asie Mineure jusqu’en Chine et rare par ailleurs. Depuis, l’espèce commence une expansion remarquable vers l’Europe. Vers la fin des années 1930, elle a colonisée l’ensemble des régions depuis la Serbie jusqu’à la Méditerranée, et en 1949 la majorité de l’Europe centrale et arrive en France vers 1957. En 1973, son aire de répartition s’étend désormais depuis le Portugal à l’Ouest jusqu’à l’Ukraine en Est, et à la Norvège au Nord.

La première mention au Maroc date du 25 avril 1971, où un individu bagué en Belgique fut capturé. Depuis, et jusqu’à 1983, quelques observations de l’espèce sont signalées dans les plaines Nord Atlantiques du pays (Settat, Rabat, Asilah, Mehdia). L’espèce est signalée à Meknès en 1986 avec l’observation d’au plus deux couples à comportement reproducteur, et vers 1990 la population de cette région atteint un effectif de 300 individus. Entre 1992 et 1993, cette tourterelle est régulièrement observée sur la quasi-totalité de la côte Atlantique Nord, dans la région de Marrakech, la région de Oujda ainsi que la région de Fès et Meknès. Rarement observée en haute altitude, la Tourterelle turque a été observée en Moyen Atlas Occidental à Azrou en 1998. Vers cette date, l’espèce a colonisée la totalité des agglomérations côtières des régions du Nord, ainsi que les régions du Maroc Orientale, l’Atlas Saharien et le Sud intérieur.

La Tourterelle turque semble avoir une stratégie de colonisation assez particulière, dans chaque région, les populations pionnières s’établissent d’abord dans les grandes villes et une fois bien installées, elles se répandent dans les environs et colonisent les villes de moindre importance puis les villages.  

La différenciation entre les trois espèces est plus facile pour la Tourterelle turque, mais un peu plus délicat pour les deux autres. Tout d’abord, la Tourterelle turque est nettement plus grande, plus claire, avec une seule marque sur sa nuque sous forme de demi-collier noire. Elle n’a pas de marque sur son cou ni l’aspect écailleux sur les ailes. La Tourterelle maillée quant à elle est la plus petite. Elle n’a pas de marque sur la nuque, par contre elle a une sorte de large collier de marques sombres qui enserre l’avant, les côtés du cou et la partie supérieure de la poitrine. Elle a les ailes grises, plus sombre aux extrémités et avec une coloration brune vers la partie supérieure. La Tourterelle des bois est facilement distinguable par l’aspect écailleux bien prononcé sur les ailes et par la coloration foncé autour des yeux. Celle-ci n’a pas de marque sur le cou comme la Tourterelle maillée mais elle a des raies blanches et noires réparties sur 3 ou 4 rangées sur les côtés du cou.

Tourterelle masquée (Oena capensis)

Depuis 2016, une autre espèce de tourterelle vient de commencer à se reproduire au Maroc, il s’agit de la Tourterelle masquée. Bien que les observations de cette espèce deviennent de plus en plus fréquentes dans la région d’Aousserd au sud du pays, l’espèce est encore considérée parmi les oiseaux rares du Maroc.  

En plus de l’espèce autochtone originale, la Tourterelle des bois, le Maroc a été successivement colonisé par les Tourterelle turque et Tourterelle maillée. La Tourterelle masquée est aux toutes premières étapes (région d’Aousserd) de sa colonisation du Maroc à partir de la Mauritanie.

Selon la croyance populaire, en particulier chez certains chasseurs, la Tourterelle turque et la Tourterelle maillée ont été volontairement introduites dans la nature par les autorités, mais c’est tout simplement faux. Comme nous l’avons vu auparavant, l’historique des deux invasions est bien documenté, et il s’agit bien des cas d’expansion naturelle de l’aire de réparation des espèces en question.

Bien que l’on ignore les causes de ces invasions, les deux espèces semblent avoir un impact négligeable, voir absent sur la Tourterelle des bois. La Tourterelle turque fréquente surtout les zones urbaines, milieux que la Tourterelle des bois y est absente. La Tourterelle maillée quant à elle, malgré qu’elle partage souvent les mêmes habitats avec la Tourterelle des bois, mais grâce à son adaptabilité et sa niche écologique assez différente, elle ne semble avoir aucun impact sur la reproduction les populations de Tourterelles de bois. 

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