Le suivi scientifique des vautours africains au Maroc

Une opération de marquage de Vautour de Rüppell (Gyps rueppelli) a été effectuée le 19- juin 2020 dans le Centre de Réhabilitation des Vautours à Jbel Moussa (CRV Jbel Moussa). Cette opération effectuée en collaboration avec le Département des Eaux et Forêts, le GREPOM/BirdLife Maroc et de l’Association Marocaine pour la Protection des Rapaces (AMPR), consistait à la pose de marques alaires sur trois vautours (2 juvéniles et 1 immature), dont deux d’entre eux ont été équipés également par des balises GPS (fournies par l’AMPR).

Vautour de Rüppell
Vautour de Rüppell

Le marquage de ces vautours permettra de suivre et de mieux cerner la dispersion des juvéniles de cette espèce en dehors de leur aire de distribution, sujet encore récent et peu documenté, surtout que cette espèce est en déclin dans leur aire de reproduction dans l’Afrique subsaharienne.

En plus du marquage de ces individus, un examen de l’état général, une prise de sang pour analyses génétiques et des mesures morphométriques ont été réalisées. Ces vautours avaient un poids moyen de 6 kg et une envergure de 2,4 m. Ces manipulations ont été menées par une équipe pluridisciplinaire composée d’ornithologues, de scientifiques, de vétérinaires et de gestionnaires du Département des Eaux et Forêts.

Les vautours ont été relâchés immédiatement après l’opération du marquage, le suivi de leur déplacement a montré que jusqu’au 26/06/2020, les 3 vautours se trouvent encore à proximité de Jbel Moussa.

Vautour de Rüppell

Il est a noté que ce vautour, considéré comme une espèce en Danger Critique d’Extinction (CR) sur la liste rouge de l’UICN, est de plus en plus fréquemment observé au niveau du Detroit de Gibraltar durant la période de migration prénuptiale (au printemps). Il est souvent observé en compagnie de Vautours fauves (Gyps fulvus).

Les causes de déclin de Vautour de Rüppell en Afrique subsaharienne sont multiples et complexes, mais le braconnage lié au trafic de parties de vautours destinés à être utilisés dans la « médecine » traditionnelle et l’empoisonnement des carcasses d’éléphants et de rhinocéros par les braconniers de ces derniers, sont parmi les causes les plus important dans certaines parties du continent.

Le suivi de ces oiseaux marqués, permettra l’obtention des données sur leurs utilisation d’habitats dans leurs zones de dispersion au Maroc et au-delà, ainsi que la détection des menaces potentielles dans ces zones de dispersion et de migration. Les balises GPS permettent également de retracer le trajet effectué, de mesurer la durée de migration et la vitesse de déplacement. L’analyse de ces données contribuera à la mise en place de mesures de protection et de conservation des espaces clés utilisés par ces vautours en Afrique.

Cette campagne de marquage se poursuivra jusqu’à la mi-septembre, date de début de retour de vautours vers leurs zones natales en Afrique-subsaharienne. Les résultats obtenus seront publiés ultérieurement.

Marquage d’un Vautour de Rüppell

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