Contribution à la conservation de la biodiversité aviaire et appui de la population locale pour le développement écotouristique dans la lagune de Bou-Areg (Marchica)

La Sebkha Bou Areg (connue aussi sous le nom de Marchica) est la deuxième grande lagune de la rive sud de la Méditerranée. Située au nord-est du Maroc, elle a été classée SIBE dans le Plan Directeur des Aires Protégées en 1996, et classée comme une Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (IBA ou ZICO) en 2001, et inclus aussi dans les Zones Clés de la Biodiversité (KBA = Key Biodiversity Area). En 2003, elle a été classée comme une zone humide d’importance internationale (site Ramsar).

Plusieurs espèces hivernent de façon régulière dans le site. Les laro-limicoles constituent un peuplement remarquablement diversifié avec plusieurs milliers d’individus. Des espèces remarquables comme le Tadorne de Belon, le Canard siffleur, le Fuligule milouin, le Flamant rose, le Grèbe huppé sont représentés chacune par des centaines d’individus. On notait aussi un hivernage régulier aussi du Grèbe à cou noir qui est une espèce relativement rare au Maroc. Le site est aussi un site de nidification pour quelques espèces d’oiseaux d’eaux tel que l’Avocette élégante, l’Échasse blanche et les Sternes naines et pierregarin.

Malgré ses atouts, la lagune a longtemps souffert d’un dysfonctionnement, avant la création de l’Agence Marchica, à cause, entre outre, de la pollution et d’une gestion non adaptée.

Création des conditions favorables à la nidification d’espèces d’oiseaux d’eau

Les suivis réguliers au cours des dernières années ont révélé que davantage d’espèces d’oiseaux peuvent se reproduire sur le site lorsque les conditions sont favorables (ex. Sterne pierregarin, Chevalier gambette,…). Le Flamant rose, une espèce phare des zones humides méditerranéennes et qui a disparu au Maroc comme nicheur au début des années 1970, fréquente le site presque toute l’année, mais n’a jamais y a niché. Les autres espèces cibles, qui appartiennent principalement au groupe des laro-limicoles, nichent occasionnellement sur le site. La régularité de la reproduction de ces nouveaux arrivants est limitée par la disponibilité de leurs habitats de nidification préférés ainsi que par le dérangement (par les chiens errants et les humains).

Ainsi, l’un des objectifs du projet est de créer des habitats de nidification favorables pour ces espèces, loin de dérangement et des prédateurs, afin de les « encourager » à nicher régulièrement sur le site.

Un radeau flottant d’une superficie de 16 m2 a été construit dans le Parc Ornithologique de Marchica, une première expérience dans son genre au Maroc. Cette plateforme cible le groupe des laro-limicoles, comme les sternes.

Des nids artificiels pour le Flament rose (25 au total) ont été construit au bord de la lagune afin d’encourager cette espèce de s’installer et de nicher dans le site.

Appui à la population locale à développer des activités éco-touristiques

La pêche artisanale sur la Marchica est une activité traditionnelle très développée, qui exerce une pression sur la biodiversité en général. Dans le souci d’alléger cette pression, nous avons pensé à la reconversion professionnelle des pêcheurs des villages avoisinants (bien sûr, avec leurs concertations). Grâce à cette mutation professionnelle, les pêcheurs seront en mesure d’exploiter une nouvelle activité génératrice de revenus visant à améliorer leur quotidien et celui de leur famille.

Pour appuyer cette mutation, un accompagnement à la population locale a été initié. Ainsi, une formation en écotourisme et sur l’art de l’accueil au profit des animateurs de nature potentiels a été assuré, et une donation des matériels (d’observation des oiseaux, et de sauvetage) a été fourni à la coopération pour les aider à se lancer dans l’activité.

Tout compte fait, ce sont des activités pilotes qui contribueront à la conservation de la biodiversité aviaire et leurs habitats dans le site Ramsar Sebkhat Bou Areg dans un cadre de développement local durable. Ces activités sont rendues possible grâce à une synergie instaurée entre le GREPOM et les différents partenaires nationaux : Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) et de l’Agence Marchica. Le projet est cofinancé par le TransCap (qui est un programme coordonné par l’UICN-Med et financé par ‘Direcció General de Cooperació’ du gouvernement des îles Baléares), et le Fond pour l’environnement Mondial (FEM).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.